Devoirs de vacances, les paysages de mon été (2)

Quand je suis en attente aux portes du ciel …

Je suis là, j’attends, assise dans un fauteuil, assise sur une chaise haute au bar, de café en café, le flux des passants est incessant ; et je suis là, j’attends.

Se rendre dans un aéroport, attendre l’arrivée, préparer le départ, c’est une parenthèse que j’aime à saisir ; être là, entre deux destinations, entre deux pays, s’imaginer l’ailleurs, comment vais-je le vivre, comment est-ce ? Est-ce que je vais supporter la chaleur, le froid, le décalage horaire, qui vais-je rencontrer ?

Il y a tant d’interrogations, tant d’inconnues, et d’inconnus ? Chaque voyage est un défi, contre mes peurs, contre les habitudes. Aller vers les autres c’est aussi aller à la rencontre de soi-même. J’aime cette sensation qui oscille entre le malaise et l’excitation, mais où le désir de vie l’emporte sur le reste.

Mais quand il s’agit de rester de l’autre côté de la banque d’enregistrement, rester au sol quand les autres embarquent, lire leur appréhension ou leur joie mais ne pouvoir les accompagner – quelle frustration, quelle jalousie – ont-ils seulement conscience de leur chance ?

Où se rendent toutes ces personnes qui vont et viennent ? Elles traversent mon champ de vision, elles traversent un moment ma vie ; elles montent et descendent au rythme régulier de l’escalator. Un bruit de fond envahit mon espace, un brouhaha informe dont rien de particulier ne transperce, ce n’est pas harmonieux, ni mélodieux mais cela berce mon attente.

Je suis à terre aux portes du ciel, quand d’autres tutoient les nuages, les traversent, les embrassent, les transpercent, les dépassent, les survolent … Je suis à terre mais j’attends mon tour, prête à saisir une occasion de franchir cette barrière transparente qui m’empêchait jusqu’alors de m’élever. J’aspire à cet envol, et le moment venu, je saisirai ma chance !

 

 

 

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