ENFANCE, à la manière de …

Rétombée en enfance, je le suis, le temps de cet exercice que j’ai pris plaisir à réaliser pour notre sujet n°5 de bande dessinée … réaliser 2 à 3 planches à la manière de …

J’ai choisi sans réfléchir car je n’ai pas eu à le faire : l’auteur, ce sera  Zeina Abichared, sensible, et profonde, avare de mots, ses dessins en noir et blanc nous content son histoire personnelle, celle de sa famille ou des proches et celle de son LIBAN natal, les racines, les voisins, des destins, le départ, le rapport à la langue arabe, la langue française, l’enfance, autant de sujets qui bien que loin de ma réalité pour certains, sont toutefois touchants, percutants, troublants, je trouve même universels.

Bref j’aime beaucoup, ce rapport à l’intimité livré avec pudeur, peu de mot, de grands aplats de noir ou de blanc, des motifs stylisés, des répétitions de motifs, ou très peu de dessin dans une double page presque de noir revêtue, épure, et pur. Allez découvrir ces livres : Le piano oriental, ou encore,  … Mourir, partir, revenir, Le jeu des hirondelles

Pour ce sujet j’ai choisi aussi de situer mon histoire dans le temps de mon enfance, entre Laignes et Etrochey… Ce temps rêvé où nous pénétrions chaque weekend et lors des vacances dans les jardins merveilleux et foisonnants des grands parents, le monde rural, les champs, la campagne de Bourgogne, les vaches dans les prés, la pêche aux vairons avec des nasses en verre, les virées à vélo entre deux villages, les cabanes sur les coteaux du mont Lassois, arpenter les 5 chemins, franchir le pont des romains, aller tremper les pieds dans la source fraîche, tenter d’attraper les truites au trident … descendre la Seine en canoë jusqu’à Vix, nous voyions alors le sable blanc dans le fond de la rivière.. L’été passait vite !

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C’était l’apprentissage du travail, du respect de la nature, de la liberté d’aller et venir d’un village à l’autre avec nos petits vélos ! Aider dans les taches quotidiennes, désherber le jardin, aller remplir l’arrosoir dans la Seine et revenir à l’autre bout du jardin (20 fois au moins le jardin était très grand), marcher pieds nus dans l’allée de terre et de cailloux, avoir les cheveux ébouriffés, manger des tartines de pain et de compote de pommes tombées, ramasser les fraises, les cassis, les framboises, les groseilles, les groseilles à maquereaux, les mûres dans les chemins, les grattes-culs, les airelles, les pomerottes, cueillir les cerises, les quetsches, les mirabelles, les pommes… Écosser les petits pois, les haricots verts… ramasser les pommes de terre… Aller à pied d’un village à l’autre, tirer la chariote pour l’herbe aux lapins ! changer de rythme, parler avec les grands parents, les voisins, le petit voisin, le petit parisien qui appâtait les truites avec du chewing-gum à la fraise… Nous prenions le temps, nous vivions au rythme du temps et des saisons, ce n’est pas si loin mais cela semble d’une autre réalité !

Toutefois je ne suis pas nostalgique, j’aime à me souvenir de ces moments heureux, et je me dis que nos anciens ont su veiller sur nous et nos rêves …

Je me dis que nous devrions profiter avec bonheur des jours qui viennent sans regretter le passé, il nous a forgé et bercé, maintenant, il faut avancer avec les voix de ceux qui nous ont quittés ; ils nous murmurent à l’oreille comme le vent de notre enfance ; des chants insondables et beaux qui nous accompagnent sur notre chemin de vie !

 

 

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